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Portraits de nos Poilus de 14/18 et Hambye 1940/1944

Portrait des combattants de 14/18 de mon village 50450 Hambye. Evénements à la libération et pendant l'occupation allemande à Hambye, Saint-Denis-le-Gast, Gavray.

Le récit de l'arrestation de Binda Mordoh

Une Juive est «raflée» à Hambye

le 4/11/1942

En novembre 1942 Mademoiselle Mordoh était cette organiste aveugle arrivée à Hambye en 1934, elle avait une trentaine d’années, elle fut la victime innocente de la répression anti-juive et de cette extermination systématique décidée par Hitler et à laquelle collabora activement le régime de Vichy.

Daniel Clouet, s’est intéressé à la tragique disparition de cette jeune femme et a recueilli plusieurs témoignages évoquant les conditions et le déroulement de son « arrestation ». (Le Val de Sienne n° 234 septembre 1987)

«  Dés 1941,Mlle Mordoh avait du se faire recenser à la préfecture, à Saint-Lô, elle répondait à la définition du Juif telle que l’avait fixée la loi du 3 octobre 1940 rédigée et signée par Pétain. Cette loi précisait: était regardée comme Juif toute personne appartenant ou non à une confession issue de trois grands parents de race juive. Or Mlle Mordoh, bien que baptisée dans la religion catholique, elle en était une fidèle convaincue, avait commis le « crime » de naître en France d’une mère grecque d’ascendance Juive, mère qui l’avait aussitôt abandonnée avant de repartir en Grèce.

A se faire recenser comme Juive.Qui l’en a obligée ? Des instructions reçues en mairie ? Des ordres de la Préfecture de saint-Lô

A partir de juillet 1942, Mlle Mordoh avait été frappée par l’obligation de porter « l’Étoile jaune » suite au décret du 29 mai 1942 astreignant à tout Juif à porter une étoile jaune à six branches avec l’inscription « Juif » en noir. Il était interdit aux Juifs de paraître en public sans porter « l’étoile jaune ». Elle ne se soumettra pas de bonne grâce à cette obligation, elle portait quand même cette étoile jaune en s’arrangeant qu’on ne la voie pas.

En juillet 1942, la chasse aux Juifs s’intensifie. La rafle du Vel- Dhiv, effectuée par la Police française et encadrée par l’Allemand, a lieu le 16 juillet. Cette année-là prés de 42000 Juifs seront déportés en 43 convois dont 32 partiront de Drancy.De nombreux juifs avec la complicité de voisins et d’amis échappèrent à cette rafle, des jeunes souvent...et eurent la vie sauve.Dans toute la France il y eut des complicités , des actes généreux par d’authentiques patriotes… Ils disaient NON à la barbarie, à la chasse honteuse du Juif.

Le mercredi 4 novembre au matin deux gendarmes de la brigade de Gavray se présentent au domicile de Mlle Mordoh, assez ennuyés, semble-t-il, d’avoir à accomplir une telle besogne, lui enjoignant de se présenter le lendemain à la gendarmerie, avec un bagage «  aussi léger que possible », cela n’augurait rien de bon.

Cet ordre venait de la Préfecture, l’ensemble des fonctionnaires participait servilement à la Collaboration décidée par Vichy. Il en était de même de toute autorité municipale et d’une grande partie de la population.

Mais qui pourrait à ce moment là, envisager la suite dans toute son horreur ? Je suppose, poursuit Daniel Clouet, que cette visite de gendarmes conduisait l’abbé Gautier, alors Curé de Hambye et aussi, les religieuses chez lesquelles Mlle Mordoh habitait, à se poser beaucoup de questions .

Quelle conduite tenir devant une telle situation ? Que faire ?

Quel cas de conscience cela dût être !

Finalement, après avoir pris conseil de l’abbé Gautier,il apparut préférable d’obéir aux ordres et Mlle Mordoh se rangea à cet avis. Il fut alors demandé à Céline Hurel, la fermière voisine, d’assurer le transport en voiture à cheval et Mlle Legrand, alors institutrice, fut chargée d’accompagner la jeune aveugle.

En quelques heures, la pauvre demoiselle prépare son «léger bagage » et se rendit chez ses voisins et amis pour les saluer, les remercier et leur dire «  au revoir » les assurant que, dans quelques semaines, elle serait de retour...

Et le lendemain matin, jeudi 5 novembre, la voiture à cheval prit la route de Gavray, en passant par la Baleine. Après quelques kilomètres Mlle Mordoh s’aperçut qu’elle avait oublié sa montre. Elle demanda que l’on fasse demi-tour pour reprendre cet objet. Ce qui fut fait et l’on repartit à nouveau . Mlle Legrand, devenue Mme Travers, se souvient que Mlle Mordoh n’était pas triste, qu’elle ne pleurait pas. Elle avait l’espoir réel de revenir « dans quelques semaines », elle emportait d’ailleurs avec elle un tricot commencé « qu’elle rapporterait fini à son retour. »

Et pourtant s’adressant à la jument qui tirait la carriole elle la suppliait : «  Ne te presse pas Polka ! On a bien le temps d’arriver !» Mais les huit kilomètres furent quand même trop vite parcourus et il fallut bien se présenter à la gendarmerie. Les formalités furent rapides et après un dernier « au revoir » la pauvre demoiselle Mordoh se retrouva seule chez les gendarmes…

A partir de ce moment là, on ne sait plus grand-chose. Il semble bien cependant que Mlle Mordoh ait été transférée à Granville, on ne sait pas par quel moyen, nous supposons que les gendarmes l’on mise entre les mains de la police allemande à Granville.

Ce qui est certain, par contre, c’est qu’elle s’est retrouvée parmi tous ces malheureux parqués au camp de Drancy et c’est de là que le 12 novembre elle écrivait la lettre suivante parvenue au presbytère de Hambye le lundi 16 novembre.

Monsieur le Curé

Je pars aujourd’hui du camp de Drancy pour Metz. J’ai beaucoup de courage et surtout un bon moral,. La santé va bien.J’espère que bientôt nous nous reverrons ? J’égrene des chapelets , je n’ai que çà à faire.

Remerciez bien toutes les personnes qui se sont intéressées à moi, en particulier votre famille et les religieuses.

Priez pour moi et pour tout le monde d’ici. De mon coté , je n’oublierai pas.

A bientôt, j’espère.

P. Mordoh

Cette lettre écrite par une autre détenue contient dans sa brièveté toute la détresse de la pauvre demoiselle Mordoh. Et quand on sait que le camp de Drancy fut par trains entiers , le grand pourvoyeur du camp d’Auschwitz, on imagine avec horreur quels purent être les traitements et la fin qu’eut à subir la pauvre malheureuse.

La déclaration suivante faite au procès Barbie par le témoin André Frossard en dit long sur la façon dont étaient traités les Juifs déportés :«  J’ai vu la distinction opérée entre les juifs déportés et les autres déportés. Leur régime était des plus durs. Les traiter comme les autres, c’eut été leur reconnaître une égalité qui leur eut été refusée ; ce n’était pas seulement une race inférieure que l’ont traité ainsi, c’était une espèce inférieure, des nuisibles. »

Tout est dit dans ce témoignage , à la fois l’inhumanité des traitements infligés et les agissements inqualifiables auxquels ont pu conduire et pourraient encore conduire, certaines idéologies.

Que dire ? Quoi ajouter à cela ?

Il convient de faire silence et de méditer sur ces événements tragiques dont notre demoiselle Mordoh fut la victime, comme, hélas, des millions d’autres JUIFS.

Je voudrais simplement en terminant opposer au visage torturé de la pauvre déportée celui de la jeune femme si gaie et si dynamique que nous avons connue, de la jeune femme à l’intelligence si vive, à la mémoire étonnante qui avait si merveilleusement surmonté le double handicap de sa naissance et de son infirmité.

Mlle Mordoh connaissait la joie de vivre. Elle se plaisait à son orgue à l’église, comme chez elle à son piano. Elle avait de nombreux amis . Elle aimait se retrouver avec les jeunes , leur apprendre à chanter et rire avec eux . Hambye était devenue sa patrie d’adoption, elle aurait sans doute longtemps continué d’y vivre heureuse. Mais la folie et la cruauté des hommes en ont décidé autrement.

Elle a subi le sort le plus cruel et le plus injuste qui soit. Elle ne doit pas être oubliée .

Oui, souvenons-nous !

 

Commentaires :

Je vous invite à lire Irène Nemirovsky « Suite française », d’une grande famille juive . C’est une écrivaine de talent que les gendarmes français du Morvan, où elle s’était réfugiée avec ses deux filles, ont arrêtée et expédiée à Drancy...Ses enfants cachés par de simples français ont échappé à la déportation...Mais les gendarmes se sont acharnés à les rechercher...Jusqu’à Bordeaux...

Hélène Berr, son journal «  Une jeune fille juive dans Paris occupé » est un beau témoignage également. Elle aussi passa par Drancy.

Quand je vois les gendarmes au village de l’Église, empruntés dans leur uniforme et gênés de l’ordre à transmettre à cette femme aveugle. Je comprends leur désarroi, ils préfèrent et ils se déchargent ainsi de cette sale besogne en l’invitant à se présenter elle-même à la Gendarmerie.…Partout en France nous avons des témoignages de braves gens qui ont sauvé de nombreux Juifs, sans calcul, spontanément.

A Hambye ? Non !

Malgré la grande compassion des villageois et même des écoliers ( Roger Besneville avait 11 ans il se souvient d’une grande tristesse).

Et pourtant les gendarmes eux-mêmes en venant dire à la pauvre demoiselle Mordoh qu’elle était convoquée à Gavray sur ordre de la Préfecture… Les gendarmes donnaient le signe à Mlle Mordoh de « disparaître » dans la nature.

Comment Curé, Bonnes Sœurs et Amis n'ont-ils pas compris cela ? Et comment ont-ils pu laisser à Mlle Mordoh de décider seule ? Ils s’en sont lavés les mains. Le message des gendarmes était pourtant clair ! « A la suite de la signification des gendarmes , désespérée, elle s’adresse au Presbytère où il lui est confirmé qu’elle doit répondre à la convocation pour éviter toutes représailles. »

Partout ailleurs , Police ou Gendarmerie, Gestapo ou Milice ne se gênaient pas de « coffrer » avec violence tout Juif. En tout cas il n’a jamais été dit qu’un Juif était prévenu de son arrestation par un envoyé de la Police ou de la Gendarmerie….encore moins par la Gestapo, la Milice...

Les Allemands de la Kommandantur à Hambye n’interviennent pas dans cette chasse aux juifs, seuls les Gendarmes français en sont chargés. Ils ont dus être étonnés, voir déconcertés, d’ accueillir notre pauvre aveugle. Et pourtant ces mêmes Gendarmes de Gavray « résistaient » aux ordres de l’occupant lorsqu’ils prévenaient par téléphone Mr Bougon, Charcutier, de leur passage à Hambye à la poursuite de jeunes requis fuyants le STO. Ces jeunes informés se cachaient mieux, ils peuvent remercier ces Gendarmes patriotes.

En octobre 1940, Il est identifié 169 Juifs domiciliés dans le Département de la Manche. Les Archives conservent les dossiers de 59 affaires de spoliation et on estime que 58 personnes sont arrêtées parce que Juives.

Nous lisons pour Gavray et Hambye le même nom de famille, il s’agit de notre mademoiselle Mordoh, jeune femme aveugle.

Gavray

05/11/1942 Famille Mordoh - Bida, née le 14/12/1902 en Grèce, est arrêtée parce que juive le 05/11/1942 et sera déportée sans retour de Drancy à Auschwitz par le convoi n° 45 le 11/11/1942 qui transporte 745 personnes, dont 109 enfants.
Déportation : 11/11/1942 convoi n
o 45
Source : Archives départementales de la Manche

Hambye

05/11/1942 Famille Mordoh - Bida, de nationalité grecque, organiste à l'église de Hambye et professeur de solfège et de piano aux écoles Notre-Dame et Saint-Joseph Hambye, est aveugle. Elle est arrêtée parce que Juive le 14/07/1942 et emmenée à la prison de Saint-Lô, puis à celles de Fresnes et de Nancy, elle sera finalement relâchée grâce à l'intervention de l'abbé Georges Gautier. Convoquée par les gendarmes le 05/11/1942, elle est arrêtée et envoyée à Drancy. Elle sera déportée sans retour le 11/11/1942 par le convoi n° 45.
Déportation : 11/11/1942 convoi n
o 45

Nous nous étonnons de l’intervention du Curé Gautier à Saint-Lô ? Il aurait obtenu la libération de la pauvre mademoiselle Mordoh en juillet 1942 ? Nous n’en avons jamais entendu parler ! C’est la première fois que je lis une telle information.

Cette information nouvelle me paraît invraisemblable.

Que n’a-t-il pas eut la bonne idée de faire en novembre ce qu’il a fait en juillet ?

Comment a-t-il pu se soumettre à un tel ordre ? Aujourd’hui c’est facile à dire! A chaque fois que nous abordons cette terrible période nous sommes vivement invités à nous placer dans le contexte. D’accord ! Les Français obéissaient à Vichy ! Nous observons un sentiment « patriotique » élevé chez nos notables liés à leur fidélité au Maréchal Pétain et à son Gouvernement. Auguste Potier, Maire, ancien de 14, Georges Gautier, Curé, respectueux des lois de l’État Français… « comme des millions de pétainistes français. »

Nous lisons : «  La Manche est entièrement occupée dés le 20 juin 1940 par les Allemands. La population, comme partout ailleurs, soulagée que la guerre soit terminée , trouve les Allemands disciplinés et corrects.

Dés septembre le Kreiskommandant Von Pasquali rassemble les démobilisés, des dizaines de milliers de prisonniers de guerre enfermés notamment à Saint-Lô à la caserne Bellevue, à l’ancien Haras ...A partir de novembre , ils sont embarqués par convois successifs dans les wagons surchargés à destination de l’Allemagne, vers les Stalags ou les commandos.

C’est ainsi que des soldats, en poste au barrage de la Roche qui Boit sur la Sélune se retrouvent pour cinq ans prisonniers.

L’autorité (Sous-préfet de Avranches, de Coutances …) organise la chasse du soldat isolé ou de groupe...La Gendarmerie française les ramasse pour les confier aux Allemands...

Il en sera de même pour tous ses hommes, abandonnés par leur chef, rentrés directement chez eux, démobilisés par eux-mêmes... invités, sur injonction des autorités françaises, Maire et Préfet, de se présenter à Saint-Lô, pour « pointer » et soit disant pour obtenir un billet « libérable ». Ils se retrouveront dans un train pour un séjour de plus cinq ans l’autre coté du Rhin.

Louis Quesnel passera 5 ans en Poméranie… Comme beaucoup de jeunes gens s’étant soumis scrupuleusement à un tel ordre.

Les soldats évadés et les « plus malins » rentrés ainsi à la maison font la sourde oreille et se gardent bien d’ obtempérer à de tels ordres.  Ce sont eux les patriotes !

Le défaitisme est tellement élevé, le Français se fait « profil bas » et obéit à tout ordre.

Dans cet état d’esprit en novembre 1942, Curé, Bonnes sœurs, braves gens tous ont obéi à Vichy et à son ordre ignoble « éliminer les Juifs ».

Cet article du Didacticiel me conforte dans mon analyse…

«L’arrestation de Bida Binda Mordoh, célibataire grecque, aveugle, professeur de solfège et de piano aux écoles Notre-Dame et Saint Joseph d’Hambye, fut entièrement le fait de la gendarmerie française. Le 4 novembre 1942, deux gendarmes de la brigade de Gavray lui portent, pendant la classe, l’ordre de se présenter le lendemain à la gendarmerie. Lors, au lieu de se soustraire à la convocation (ce que les gendarmes escomptaient peut-être) elle s’y rendit, conduite par deux amies. Le 9 novembre, Mlle Mordoh était enregistrée au camp de Drancy sous le n° 14342. Et dès le 11, elle montait dans le convoi 45, parmi un groupe de 37 personnes, dont 9 grecques, « Partants de dernière minute non encore inscrits ».

Le DIDAC’DOC Archives Départementales de la Manche novembre 2012

Par peur des représailles le Curé Gautier a laissé partir à une mort certaine son enseignante aveugle et , raconte-t-on, il s’est empressé de se débarrasser des affaires personnelles de la musicienne dont un piano, un accordéon, un harmonica et tous ses livres en braille. Il savait donc qu’elle ne reviendrait pas !

Quelles représailles ?

Les Gendarmes seraient revenus, ils auraient enregistré son départ de l’École saint-Joseph. C’est tout ! N’était-elle pas Catholique ? Il n’y avait pas lieu de la poursuivre...C’était l’argument majeur du Curé !

Je reste triste à la pensée de cette « chasse au Juif » et de la mort de cette pauvre demoiselle Mordoh, une aveugle, une Juive de mère juive seulement, convertie au catholicisme…

A croire que c’était normal pour certaines personnes de «déporter» ainsi le JUIF. « Nous n’y pouvons rien ! »  «  Çà nous dépasse ! » « C’était comme çà ! »

C’était pourtant facile à Hambye de la protéger! Nous avions à faire à notre Gendarmerie seulement ! Nous devons nous interroger de tant de résignation, de soumission et d’ inaction…

Quand nous connaissons les juifs sauvés en Rhône-Alpes comme à Le Chambon-le-Lignon...et autres villes et villages… avec la Milice, la Gestapo omniprésentes.?

, Maxime HEBERT


 

Arrestation de Mademoiselle MORDOH 4 novembre 1942

Il y a 80 ans se déroulait les 16 et 17 juillet la rafle du Vél d’Hiv, ce fut un choc, s’ensuivit enfin des Églises de France une protestation contre la persécution des Juifs.

La plus véhémente fut celle de Monseigneur Saliége, Archevêque de Toulouse, sa lettre pastorale du 23 août 1942 fut lue dans toutes les églises de son diocèse :«  Que des enfants, des femmes , des hommes, des pères et des mères soient traités comme un vil troupeau (….). Les Juifs (...) sont nos frères. »

A Hambye, le 4 novembre 1942 sur ordre de la Préfecture, les Gendarmes de Gavray convoquèrent pour le lendemain Binda Mordoh, pianiste et professeur de chant des écoles privées, d’origine grecque et de parents juifs...

Le Curé, abbé Georges Gautier, amené à donner son avis lui conseilla de se rendre à cette convocation pour éviter des représailles.

La seule Juive du Coutançais fut ainsi envoyée à la mort par son Curé.

Nous sommes en novembre il est étonnant que le Curé Gautier ne soit pas informé du sort réservé aux Juifs. Ils sont traités pire que du vil bétail et tous furent expédiés dans les camps de la mort.

Que dire de la lettre pastorale de Mgr Saliége et des protestations d’un certain nombre d’évêques. A Coutances et à Hambye le clergé n’a rien fait pour défendre une Juive.

Il suffisait à la famille Gautier logeant au presbytère d’ accueillir cette pauvre demoiselle Binda Mordoh un certain temps.

Le Curé Gautier pouvait déposer cette jeune infirme juive dans une communauté religieuse de la cité épiscopale.

Il avait une voiture et un laisser-passer délivré par la Kommandantur pour se déplacer auprès de grands malades.

D’une imposante prestance et d’une grande autorité l’abbé Gautier était un homme fier et orgueilleux.

Là il s’est révélé peureux, sans courage, sans fermeté.

Aujourd’hui avec ce que nous savons, c’est terriblement monstrueux ce qui s’est passé ce 4 novembre 1942 à Hambye.

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