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Portraits de nos Poilus de 14/18 et Hambye 1940/1944

Portrait des combattants de 14/18 de mon village 50450 Hambye. Evénements à la libération et pendant l'occupation allemande à Hambye, Saint-Denis-le-Gast, Gavray.

Georges LEMOINE Saint-Denis le Gast

Georges LEMOINE  Saint-Denis le Gast
Georges LEMOINE  Saint-Denis le Gast

Georges LEMOINE Mort Pour La France le 31 mai 1915 devant Roclincourt (Pas de Calais)
30 mai 1915: la dernière lettre d’un poilu Georges Lemoine est originaire de Saint-Denis-le-Gast, petit village de la Manche situé entre Coutances et Trifouillis-les-Oies. Mobilisé au 136e régiment d’infanterie de Saint-Lô, qui appartient à la 20edivision, la même que celle du 47e régiment d’infanterie, il combat dans le secteur du Labyrinthe. Le 30 mai 1915, il adresse une lettre à sa mère. C’est la dernière, puisqu’il est tué le lendemain : Ma chère mère, Dans quelques heures, nous devons partir à l’assaut des positions allemandes entre nous et Thélus. Dieu seul sait ceux qui reviendront, pour mon compte personnel, j’ai bien espoir d’en revenir, en tout cas, ceci est ma lettre d’adieu. Elle te sera envoyée dans le cas où je ne reviendrais pas par ceux qui trouveront ma sacoche et mes pièces de comptabilité. Depuis 4 jours, nous sommes dans ce coin, arrosé par les obus, manquant d’abris pour les hommes, j’y ai passé les pires heures de ma vie. Sur la plaine, une quantité de cadavres des attaques précédentes dégagent une odeur insupportable. Peut être mon corps va-t-il augmenter le nombre de ces cadavres car il ne faut pas compter être enterré. Enfin, ma chère mère, j’ai confiance et bon courage, et je crois que les boches ne me tiennent pas encore. Je termine en vous embrassant tous de tout cœur. Georges
Nous pouvons lire le Journal de Marche et des Opérations du 136éme Régiment d’Infanterie devant Roclincourt les journées du 29 et  du 30 mai 1915. Le Régiment sur ordre de son Général, attaque alors qu’aucune préparation sérieuse de l’Artillerie est effectuée, son efficacité est nulle, et le commandement ne vérifie même pas du résultat. Le 31 mai deux Bataillons du 136 éme RI entrent en mouvement conformément avec ceux du 47éme RI vers le Triangle au sud du Labyrinthe comme objectif… En résumé l’attaque n’a pas réussi par faute de préparation d’Artillerie. Malheureusement les pertes sont grosses pour cette seule journée : 74 Hommes tués 261 Blessés 159 Disparus dont le Sergent Major Georges LEMOINE.
En mai 1915, nous retiendrons du 136éme Ri qu’à Roclincourt, Bataille de l’Artois,  500 Hommes sont mis hors de combat.
C’est bien devant Thélus que se trouvait le 136éme pour l’offensive du 31 mai. Il fallait absolument bloquer l’Allemand à la conquête de Arras et des ports de mer. Les bombardements ennemis furent terribles, l’armée allemande se battait bien, se construisait des abris sûrs d’où elle massacrait le combattant français mal équipé et parfois mal commandé. En 1915 ce fut un désastre.   
Georges Lemoine naît à Saint-Denis le-Gast le 16 septembre 1891 de Alfred, Charles Lemoine 28 ans et de Albertine Deslandes 27 ans  au village de la Jourdannerie.
Engagé volontaire pour 3 ans le 1 octobre 1910 à la mairie de Saint-Lô il est incorporé au 1er Zouaves à compter du 1 octobre 1910 et part en Algérie. Envoyé en disponibilité le 25 juillet 1913 avec un certificat de bonne conduite.
Son signalement: Cheveux brun foncé, yeux gris, taille 163 cm.
 
Affecté dans la réserve au 136éme RI de Saint-Lo.  Rappelé à la mobilisation générale , il arrive au Corps le 3 août 1914.
Caporal le 15 octobre 1914 Sergent Fourrier le 1 décembre 1914 Sergent Major le 18 mai 1915
Sa campagne : Algérie du 5 octobre 1910 au 23 août 1912 Maroc Occidental ( en guerre) du 24 août 1912 au 27 juillet 1913. Allemagne  du 3 août 1914 au 30 mai 1915. 
Un jugement sera rendu le 15 juin 1921 fixant sa mort « tué à l’ennemi » le 31 mai 1915 et la transcription est enregistrée à Saint-Denis le Gast le 27 juillet 1921.
Nous supposons que sa dépouille repose à Notre Dame de Lorette parmi les milliers de soldats inconnus qui s’y trouvent inhumés. Ou bien dans une Nécropole Nationale de l’Artois où se trouvent rassemblés les ossements des si nombreux soldats Morts Pour La France.

LEMOINE Emile Ferdinand Clovis
Mort Pour La France le 10 Novembre 1914 à Bixschoote (Belgique)
Emile Lemoine naît à Saint-Denis le-Gast le 10 fevrier 1877 de Ferdinand Lemoine 22 ans et de Zelia Désirée Lebastard 25 ans au village du Petit Buisson.

Fait ses 3 ans de service militaire au 2éme RI de Granville du 16 novembre 1898 au 21 septembre 1901. Caporal le 2 septembre 1899, Sergent le 22 septembre 1900, Sergent Major le 1 mars 1901.

Envoyé en disponibilité en 1901 avec un certificat de bonne conduite.

Son signalement: Cheveux et sourcils noirs, yeux gris bleu, nez loyen, bouche moyenne, menton avec fossette, visage ovale, taille 166 cm.

Profession : Cocher

Affecté dans la réserve au 80éme RIT de Saint-Lo. Rappelé à la mobilisation générale , il arrive au Corps le 3 août 1914.

Décède sur le champ de bataille à Bixschoote (Belgique) le 10 novembre 1914. Un avis de transcription est expédié à Paris et à Saint-Denis-le-Gast le 20 juillet 1915.

Sa campagne contre l’Allemagne sera de 3 mois, du 3/08/1914 au 10/11/1914..

Un secours de 200 francs prévu par la circulaire ministérielle du 17 février 1915 est payé à sa veuve le 7 juillet 1915.

Ils s’est marié avec Mélanie, Philomène Crequer à Paris le 20 décembre 1902.

Il déclare habiter à Crémieux en Isère le 23 mars 1904, ensuite à Paris de 1905 à 1908.

Emile Lemoine avait 37 ans le 3 août 1914, il ne devait pas se trouver sur le front, et pourtant…..

     HISTORIQUE 

DU 80ème RÉGIMENT INFANTERIE TERRITORIALE

 

 

Les régiments d’infanterie territoriale étaient composés de soldats âgés de 34 à 39 ans, nés entre 1875 et 1880. Les territoriaux âgés d’au moins 37 ans ne devaient pas être envoyés en 1ère ligne.

Extrait du JMO du 80éme RIT

Le 10 novembre, le 94ème, furieusement attaqué, est forcé de céder. Le flanc gauche de notre 80ème se trouve dégarni, le régiment est tourné. Le lieutenant-colonel Buissot, son chef, tente de rallier les fractions des deux régiments ; il tombe bientôt face à l’ennemi. Le 2ème bataillon est pris à revers, il oppose une résistance désespérée, et le commandant de Vendoeuvre est blessé et fait prisonnier. Les 5èmes et 6èmes compagnies se défendent héroïquement, mais menacées d’enveloppement, elles finissent par se retirer sur la « Fermes des Anglais », où elles rejoignent le 1er bataillon. Celui-ci est à son tour très éprouvé. Un de ses officiers, le capitaine de Chocqueuse, est tué dès le début ; à 9 heures, sous le flot débordant de l’ennemi, il faut se replier et abandonner la « Fermes des Anglais ». Quelques heures après, le régiment l’a reprise de haute lutte ; mais il est trop en l’air n’ayant rien sur sa gauche, et il prend position, un peu en arrière, à Korteker-Cabaret, encadré à sa droite par le 76ème territorial, à sa gauche par les éléments du 94ème et du 8ème bataillon de chasseurs. Il a été durement éprouvé en cette journée : 22 tués, 52 blessés et 284 disparus. Aussi le nom de Bixschoote demeure-t-il inscrit dans les annales du régiment, comme le symbole de ses luttes gigantesques où se jouait peut-être, sur les rives de l’Yser, le sort de la guerre.

Les jours suivants, la même résistance opiniâtre continue : le 11 les pertes sont de 45 hommes, dont 26 disparus ; le 12, de 84 hommes, dont 70 disparus. Le 13, l’effectif du régiment était réduit à 1180 hommes. Mais tant d’efforts et de sacrifices n’ont pas été vains. Notre armée a tenu. L’Yser a été le rempart contre lequel s’est acharné et finalement brisée la force brutale de nos ennemis. Les armées allemandes y ont subi des pertes énormes, la jeunesse allemande y a été fauchée, et l’Empereur, qui était venu assister à la victoire, n’a pu entrer dans Ypres, pas plus qu’il n’était entré dans Nancy. Et maintenant, le mur derrière lequel allaient se former les nouvelles armées françaises et britanniques était élevé.

Le 80ème territorial n’a pas fléchi. Si inattendues que fussent pour lui les conditions de cette guerre, si modestes qu’aient été les moyens de défense dont il disposait, il opposa héroïquement la poitrine de ses hommes et contribua à arrêter l’avance, en vue de laquelle l’Allemagne prodiguait les sacrifices les plus sanglants.

Aussi méritait-il d’être à l’honneur. Et il eut en effet, le 10 novembre, l’honneur d’une citation à l’ordre de l’Armée, qui fit de la 80ème division territorial toute entière ce magnifique éloge :

« Chargée pendant trois semaines de la défense d’un secteur important, a brillamment rempli sa mission, en infligeant à l’ennemi des pertes sensibles et en faisant preuve, dans toutes les actions offensives ou défensives qu’elle a dû engager, de solides qualités d’endurance et de bravoure ».

C’est bien lors de cet affrontement violent que trouve la mort Emile Lemoine, il est déclaré tué à l’ennemi le 10 novembre 1914, nous ignorons l’endroit où il est inhumé.

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