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Portraits de nos Poilus de 14/18 et Hambye 1940/1944

Portrait des combattants de 14/18 de mon village 50450 Hambye. Evénements à la libération et pendant l'occupation allemande à Hambye, Saint-Denis-le-Gast, Gavray.

Énigme des PIERRE-ADOLPHE

Les Pierre-Adolphe au Trouet 1974

Les Pierre-Adolphe au Trouet 1974

 Les PIERRE-ADOLPHE
Dans ses cahiers Maman nous cite Alphonsine Esnouf comme fille de Clermont Esnouf et belle-mère de Pierre Adolphe, une énigme pour moi.
Dans mes recherches généalogiques j’ai retrouvé le lien avec tous ces Esnouf.
Clermont Esnouf, Sabotier, se marie le 2 octobre 1873 avec Élise Gardin. Il a fait la connaissance d’Élise le jour du mariage de son frère Pierre avec sa sœur, olympe Gardin. Ils s’aimèrent très vite, Élise était enceinte d’Ernest.
Après Ernest sont nées Alphonsine (1876/ 1938), Angèle et Léa des jumelles (1878/1878) et Marguerite (1881/1969). 
Intéressons-nous à Alphonsine.
Elle se marie très jeune, elle a 19 ans, avec Victor Lemazurier le 13 février 1896, elle est enceinte de Germaine qu’elle met au monde en août 1896.

Victor, le garçon, naît le 16 janvier 1899 à Octeville. Il est mobilisé le 17 avril 1918. Maintenu en activité à l'Armistice du 11 novembre 1918, il est envoyé en Orient avec le 412éme Ri. Ce Régiment y séjournera jusqu'à fin de 1920. A la bataille contre mes Turcs Il disparaît le 28 juin 1920. La transcription de décès à Hambye reçue le 22 avril 1922 précise Mort Pour La France à BIZANTI Cilicie le 28 mai 1920.
Marie arrive au monde à Octeville le 14 juillet 1901 et meurt de la Typhoïde au village de la cave le 30 août 1922. 

Lucienne naît à Cherbourg le 1er juin 1907.

Que font les Lemazurier à Cherbourg ? Le travail les a emmenés dans le Nord du département. Ils vont y rester peu de temps, Victor revient malade à Hambye où il décède en 1912.
Alphonsine jeune veuve avec ses deux filles va aller à sa journée comme Couturière. Il lui faut gagner sa vie pour trois.
En 1913, elle rencontre un jeune breton, Julien Thétiot. Ils se marient le 22 mai 1914. La guerre éclate, Julien est mobilisé et il disparaît le 5 avril 1915 lors d’une grande offensive française à Pareid (Meuse), proche de Verdun.
Alphonsine de nouveau veuve se laissera séduire, elle a un enfant, Lucien, qu’elle met au monde le 20 octobre 1919, elle a 43 ans. Elle lui donne son nom de jeune fille, Esnouf. Malade Lucien meurt le 3 février 1920, il a 5 mois.
Son chagrin est grand, elle sent du mépris pour sa conduite. Abandonnée par les siens elle se trouve isolée et en souffre. Mais se tient debout et fait face à l’éducation de ses filles. 
Elle touche une pension de veuve de guerre et va à sa journée. Avec ses filles elles habitent au village de la Chevalerie, la petite maison au bas des cours. Sa voisine était Marie Pignet, veuve Legentil, toutes les deux aimaient bien prendre ensemble une « petite goutte », Marie se faisait remplir régulièrement une « topette » chez la mère Duval épicière au village de l’Église.
Alphonsine décède en 1938 elle à 62 ans. Je ne sais rien de Germaine. Par contre avec Lucienne, je découvre le lien de parenté avec les Pierre-Adolphe. Lucienne se marie à Hambye le 17 février 1928 avec Pierre Pierre-Adolphe né à Gavray le 16 janvier 1905. Il est le fils naturel de Rosalie Pierre-Adolphe Journalière à Gavray. C’est donc un « Poussin de fossé » comme on disait à l’époque.
Ils occupent à Hambye une maison au village « les Mares », celle qui donne avec un jardin sur la route. Le Lecardonnel l’achètera en 1952.  
Ils auront trois enfants : Bernard en 1928 il décède à Vire le 13 janvier 2013, il travaillera avec Papa de 1947 à 1951, il fera sur Paris toute sa carrière chez Dassault.
Charles né le 12 juillet 1930 et marié à Argenteuil le 15 janvier 1973. Il travaillait pour une société lyonnaise en 1975.
Michel en 1933, son inhumation a lieu en l’église de Gavray le 4 juin 1993. Pierre Pierre-Adolphe parlait de ses garçons avec fierté, ils avaient tous les trois un bon salaire qui était pour lui une bonne réussite professionnelle. Pierre Pierre-Adolphe est inhumé en l’église de Gavray le 1er septembre 1976, il avait 71 ans. Il était malade du cœur, quand nous l’avions rencontré au Trouet il nous parlait de ses problèmes cardiaques.
Lucienne et Pierre invités au Trouet par Maman, j’étais allé les chercher dans leur petite maison située sur la montée du Champ de Foire. Pierre était un conteur, je l’écoutais avec plaisir et intérêt.
Avant-guerre 39/45 il était un petit entrepreneur de travaux agricoles il allait l’été de ferme en ferme avec une moissonneuse batteuse. C’est ainsi qu’il rappelait à Cécile se rendre chaque année au village de la Rochelle chez Augustine et Victor Besneville. Une bonne maison où tout était parfaitement préparé pour la « Batterie », rien ne manquait, les repas se prenaient à l’heure dite « il y avait ce qui fallait ! »  Le travail se faisait naturellement, sans précipitation, sans excès de boissons…Il régnait dans cette maison beaucoup de rigueur et de simplicité, Victor, le Maître de la maison, était un bon bonhomme.     « C’était agréable et bien pour moi de rencontrer des gens si paisibles. »
Avec humour il racontait être arrêté pour « boire un coup » dans l’entrée du village du Trouet. Ils étaient tous assis, en fin de journée, ces braves hommes sur le glacis du jardin « Angelina », le cidre gouleyant « coulait » à flots. Parmi les buveurs se trouvait le « ramasseur » de lait pour la laiterie Andro. Pressé de boire il avait attaché son cheval légèrement à un poteau proche de la halte du Trouet. Le « tacot » passe, le cheval prend peur, s’affole, se détache et part au galop. Dans cette manœuvre, cette course folle du cheval, le chariot prend la rigole en descendant et renverse son chargement…des bidons renversés le lait « coulait » jusqu’à chez Leroux.
Parmi les buveurs rassemblés se trouvaient Clovis Esnouf, Auguste Leroux, Albert Beaufils, Maurice Hurel …certainement Albert Esnouf, Stanislas Carpon…Nous sommes en 1930. 
Nous rions tous à entendre cette histoire et nous nous étonnions de l’indifférence de ces « braves hommes » pour le pauvre « ramasseur » de lait. Ils se moquaient bien de lui.
Quand à Lucienne elle était bonne cuisinière elle était souvent appelée à l’occasion des Communions et des Mariages. Lucienne est donc la cousine germaine de Maman au deuxième degré, et nous, cousins avec les enfants Pierre-Adolphe au troisième degré. Clovis Esnouf et Alphonsine Esnouf étaient cousins germains au premier degré.


Énigme PIERRE-ADOLPHE
Parler d’énigme est exagéré, il s’agit simplement d’une erreur humaine de transcription de l’acte de naissance avec une mauvaise lecture ou interprétation.
En effet l’acte rédigé en mairie de saint Jean des Baisants le 20 septembre 1849 est clair la dame sage-femme, Virginie Cocherelle, déclare la naissance d’un enfant naturel né la veille au soir des œuvres de Marie Anne Madelaine…à laquelle elle a déclaré vouloir donner les prénoms de Pierre, Adolphe.  
Le récapitulatif des naissances de l’année 1849 reprend: Nom : Pierre   prénom : Adolphe   20 septembre 1849
Les Tables décennales de 1843 à 1852 reprennent clairement : Nom : Madelaine prénoms : Pierre, Adolphe enfant naturel né le 20 septembre 1849.

En marge de l’acte de naissance il a été omis de mentionner le nom de la mère MADELAINE, Marie, Anne.   C’est tout ! Lors du mariage à Gavray, avec l’extrait de l’acte de naissance présenté, il était possible d’enregistrer le nom de MADELAINE, il suffisait de lire correctement l’acte de naissance et avec la mère, présente, les témoins, le maire pouvait enregistrer le nom du jeune marié : MADELAINE et non le sobriquet : PIERRE ADOLPHE. Ce dernier avait été toujours appelé « Pierre-Adolphe » prénom et nom mélangé, un rapprochement avec le nom de sa mère était simple ou bien il n’en voulait pas, car connu et appelé depuis toujours par « Pierre-Adolphe ». Voilà comment il a été créé ce nom de PIERRE-ADOLPHE. Je n’ai pu savoir si ce Pierre-Adolphe a fait son service militaire 1869/ 1870…c’était le temps de la conscription avec tirage au sort. A-t-il tiré le bon numéro ? A voir.
Qui est Charles Pierre-Adolphe inhumé à Gavray le 15 mars 1978 à l’âge de 68 ans ? 
Le frère de Pierre-Adolphe ? C’est possible. Rosalie aurait eu un second géniteur en 1910 ou bien il s’agit de sa sœur Julia, Marie, Alphonsine née le 28 septembre 1880, elle avait 30 ans en 1910. A vérifier aux Archives municipales de Gavray.
Louise, Amanda, Désirée Pierre-Adolphe née le 13 mai 1878 se marie le 4 juin 1898 à Paris 11ème avec Émile TRINQUET.
Il y avait à Gavray des PIERRE-ADOLPHE, Bûcherons ou Tâcherons, Pierre et Charles cousins ou frères étaient-ils ces Bûcherons ?  Ils sortaient du bois de la grande forêt de Gavray pour les scieries du coin.


Mariage à Hambye le 13 février 1896                                                        de Victor Lemazurier et Alphonsine, Zulma Esnouf.
En mairie le 13 février 1896 à quatre heure du soir devant Charles Guenon Deslongchamps maire de Hambye : Lemazurier Victor, Albert, Jardinier ,27 ans, né à Villebaudon le 1 septembre 1869, fils de feu Eugène Lemazurier décédé à Saint-Jean-des-Baisants le 7/11/1884 et d’Aimée, Rosalie Lecoustey, Ménagère âgée de 53 ans domiciliés à Maupertuis. Esnouf Alphonsine, Zulma, Victorine, Couturière, 20 ans, née à Hambye le 18 février 1876, fille mineure de Clermont Esnouf, Sabotier, âgé de 45 ans et de Élise, Joséphine Gardin, ménagère, âgée de 45 ans domiciliés à Hambye, village de l’Eglise. Il est procédé à la célébration du mariage projeté entre nos deux jeunes gens dont les publications ont été faites devant la principale porte de la maison commune de Hambye les Dimanches 2 et 9 du mois courant à l’heure de midi. Aucune opposition au dit mariage ne nous ayant pas été signifiées… Chacun des futurs époux ayant répondu séparément et affirmativement nous déclarons Victor Lemazurier et Alphonsine Esnouf unis par les liens du mariage. De quoi nous dressons acte en présence de : Almyre Dolley Menuisier âgé de 35 ans
Léopold Hervieu menuisier âgé de 25 ans
François Robine Instituteur âgé de 36 ans
Alphonse Joubault Charron âgé de 40 ans Tous les quatre domiciliés à Hambye, lesquels signent avec nous ainsi que les parties contractantes. Viennent les signatures des jeunes époux, suivies de celles des parents, du maire et des quatre témoins. 


Ils eurent quatre enfants: 
Germaine née le 19 août 1896 village de la Chaussée (déclaration enregistrée en mairie le 21 août, soit deux jours après la naissance.)

Victor né le 16 janvier 1899 à Octeville il est déclaré disparu à Bizanti le 28 mai 1920. 
Marie née le 14 juillet 1901 à Octeville décédée en 1922 au village de la Cave. La mort de Marie Lemazurier, 20 ans, une petite cousine. Alphonsine Esnouf, sa mère était la sœur de Ernest Esnouf , cousins germains de mes parents. Elle habitait la grande longère, première à gauche en allant sur Saint-Denis. Elle mourut en quelques jours de la fièvre typhoïde. J’ai du aller également à la prière du soir. C’était d’une grande tristesse ! Beaucoup de monde, le père Levallois qui habitait en face , la première maison à droite en descendant sur Saint-Denis me dit :  « Regarde Madeleine comme elle est jolie, viens l’embrasser ! » Il me souleva pour que je puisse embrasser cette jeune fille morte de la fièvre typhoïde. Raconte Maman dans ses cahiers.

Et Lucienne née à Cherbourg le 1er juin 1907.

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